Espaces publics, entre appropriation et instrumentalisation

« Flambant neuve et en pleine appropriation, elle est vantée par les divers offices de tourisme parisiens comme un triomphe des piétons sur la circulation, un lieu dédié à la promenade, à la festivité, fleurant bon la citoyenneté, l’usage partagé de l’espace public… L’histoire de la place de la République avec ses paradoxes et ses polémiques rendent compte de la complexité du tissu urbain.

Sa taille monumentale est due au Baron Haussmann, perçant la ville pour lui fournir une immense caserne devant accueillir 3200 militaires, permettant l’implantation de grands magasins, de raser les théâtres populaires et contrôler les faubourgs.

La statue aujourd’hui centrale célèbre une République triomphante, portant haut des valeurs, qui ne sont ni vraiment celles de la tentative de restauration de la monarchie, ni celles de la Commune de Paris ayant précédé son implantation.

Aujourd’hui dédiée aux piétons, son organisation a posé question, certains voyant un héritage d’Haussmann dans cette place permettant la promenade comme l’accès facilité aux grandes chaînes commerciales qui la bordent, les rassemblements, mais aussi les nasses de la police.

Place de la République, symboliques et valeurs sautent aux yeux tout en questionnant. Sont-elles représentées par cette Marianne géante et sa branche d’olivier ? Sont-elles issues de la planification spatiale pour que les forces de l’ordre aient une meilleure lisibilité des espaces ? Encouragent t-elles la consommation et la croissance économique ? Ou encore, traduisent elles un espace laissé à l’interprétation de celles et ceux qui se l’approprient ? Ces questions concernent plus largement le Grand Paris et ses dynamiques d’attractivité territoriale.

Entourés, le temps d’une soirée, par une philosophe, un architecte et un enquêteur, nous nous demandons qu’est-ce que concevoir un espace public dans le cadre du Grand Paris : quels sont les interlocuteurs, comment se déroule le processus ? Une pensée démocratique peut-elle s’intensifier par l’urbanisme et l’architecture ? Les initiatives des habitants sont-elles et peuvent-elles être prises en compte ? »


LA SEMEUSE est une plateforme d’échanges et d’expérimentations autour des questions environnementales, de développement durable et des savoir-faires.
Des rencontres régulières sont organisées autour de la grainothèque, des plantes, mais aussi des connaissances de chacun. Véritable réseau de coopération, La Semeuse développe sur un temps long des dynamiques partenariales entre des acteurs du champ environnemental, social et culturel et favorise ainsi un dialogue et un partage d’expériences.

Pour l’année 2017/2018 La Semeuse développe sa programmation autour de la notion d’interstice, qui propose une porosité entre les différents types d’espaces urbains et ouvre aux possibilités de réappropriations subjectives.

 

Les Laboratoires d’Aubervilliers 41, rue Lécuyer 93300 Aubervilliers, France