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Étude Places du Grand Paris

Dans la perspective de définir les qualités, la philosophie et la méthode de conception communes aux 68 espaces publics des gares du nouveau métro du Grand Paris Express, cette étude réalisée par une équipe pluridisciplinaire dirigée par TVK est l’occasion de mener une recherche sur l’espace public grand-parisien. Près de 20% de la surface du sol de l’Île-de-France relève de l’espace public. Ce sol partagé est dépositaire tant de l’histoire passée que des enjeux civilisationnels à venir. Il constitue un bien commun essentiel, support du déplacement et de la rencontre dans la métropole.

Son aménagement doit se construire sur une culture commune, qui articule une réflexion sur le sol à une réflexion sur le temps. Penser chaque nouveau projet dans ces deux dimensions, spatiale et temporelle, garantira le caractère inaliénable de l’espace public ainsi que sa capacité à répondre aux défis sociaux et écologiques de demain.

Programme

Étude de définition des principes de conception des espaces publics autour des gares du futur métro du Grand Paris Express

Contexte

68 gares du Grand Paris Express, Grand Paris

Surface

200 km de lignes nouvelles

Date

2017-2019

Équipe

TVK (architecte urbaniste mandataire), TN+ (paysagiste), Soline Nivet (mise en récit, conceptualisation), Ville Ouverte (gouvernance et animation des ateliers), Géraldine Texier-Rideau (historienne), Antoine Fleury (géographe), Étienne Ballan (sociologue), ON (concepteur lumière), RR&A (expert mobilité et intermodalité), Yes We Camp (usages et activations), Franck Boutté Consultants (environnement). 

Photographies

Sylvain Duffard (paysages du Grand Paris) et Julien Lelièvre (maquettes et livre)

Équipe TVK

David Enon (directeur de projet), Sarah Sauton (directrice de projet), Antoine Bertaudière, Jihana Nassif

Typologies
Projets, Espaces publics, Réseaux
Archipel urbain aux 17 identités
Archipel urbain aux 17 identités
Ruptures et continuités paysagères
Ruptures et continuités paysagères
Continuités de l’espace public
Continuités de l’espace public

Le sol comme projet


Le sol n’est pas uniquement une superficie, à ne regarder qu’en plan. Il constitue une épaisseur, comprise entre la profondeur et le ciel et composée de plusieurs strates qui interagissent : le sous-sol, la surface et l’atmosphère. Il forme un milieu global dans lequel prennent place les usages et activités humaines, dont il conditionne la nature et la qualité.

Dès lors, il s’agit de considérer sa conception comme un projet d’architecture à part entière : un acte de dessin et de maîtrise, qui combine et façonne différents éléments – réseaux, matériaux, végétaux, climat… – au service d’une habitabilité plus forte. Contribuons à en faire un milieu confortable et propice aux activités humaines en portant une attention particulière à sa matérialité, à sa robustesse, à la qualité et à la simplicité de sa mise en œuvre.

Site d’Arcueil – Cachan © Sylvain Duffard (photos)
Site d’Arcueil – Cachan © Sylvain Duffard (photos)
Site de Clichy – Montfermeil © Sylvain Duffard (photos)
Site de Clichy – Montfermeil © Sylvain Duffard (photos)

Près de 20% de la surface du sol de l’Île-de-France relève de l’espace public.

Coupes : Lignes 15 (sud, ouest et est), 16, 17 et 18
Coupes : Lignes 15 (sud, ouest et est), 16, 17 et 18

Le temps comme ressource


Progression, réinterventions successives, prévisions, anticipations, suppositions, effets d’accélération ou au contraire cadences ralenties : le temps du projet d’espace public est complexe, rarement homogène ni linéaire. Les temporalités de l’espace public rencontrent aussi celles de l’écologie et du climat. L’inscrire dans une perspective de durabilité suppose de prendre en compte les rythmes du vivant et les cycles naturels.

Pour que l’espace public soit en prise avec l’évolution du territoire, nous proposons d’envisager le temps non pas comme une contrainte mais au contraire comme le matériau principal d’une réflexion sur le sol : le temps qui précède au projet, celui qui lui succède, mais aussi celui qui le compose. On adoptera alors une approche plus progressive en intégrant à la conception du projet des actions qui pourraient précéder ou accompagner le chantier. Ces actions ne sont pas « provisoires », mais partie intégrante d’une transformation progressive du site.

© Travaux-Pratiques (conception graphique), Julien Lelièvre (photos)
© Travaux-Pratiques (conception graphique), Julien Lelièvre (photos)

Continuité, évolutivité, disponibilité


Il n’y a pas de solution unique face à la diversité des situations et à l’étendue des calendriers d’aménagement, mais plutôt des valeurs à partager. Guider la conception des 68 espaces publics repose sur l’énonciation de trois grandes ambitions pour les futurs espaces publics : leur continuité, leur évolutivité et leur disponibilité.

La continuité se fonde sur la reconnaissance et l’amplification de tout ce qui préexiste et environne le projet. Celui-ci est une opportunité pour produire ou consolider les liens entre les aménagements (existants, en cours ou à venir) et leurs contextes. La mise en continuité des paysages urbains ne signifie pas leur uniformisation mais la valorisation de leurs séquençages, seuils et enchaînements.

L’espace public est le dépositaire du temps long de la ville et sa durabilité est directement liée à son évolutivité. Cela qui implique de concevoir des projets qui devront s’adapter aux changements et à l’imprévu. L’évolutivité se fonde sur la dissociation du permanent et du temporaire : le sol doit pouvoir perdurer tout en admettant que ses équipements puissent changer.

La disponibilité se fonde sur la vocation fondamentale de l’espace public : assurer une égalité d’accès à la ville et aux ressources urbaines. Elle suppose de rendre les lieux ouverts, accueillants et évidents pour tous, sans pour autant que tout y soit permis, et repose sur la capacité des espaces à faire cohabiter les usages et les fonctions.

Ces trois grandes ambitions orientent 40 principes de conception pour les projets d'espaces publics. Propositions et objectifs plus que recettes préétablies, ces principes invitent à partager une démarche de projet et leur mise en œuvre est laissée à l'appréciation des concepteurs et des maîtres d’ouvrage.

Julien Lelièvre (photos)
Julien Lelièvre (photos)