Le projet occupe un îlot entier au bord du canal de l’Ourcq et forme un ensemble mixte et complexe. L’opération développe une réflexion sur la disposition du bâti et le statut d’un bâtiment-îlot au sein du paysage ouvert du canal et de la petite ceinture. Il s’agit de la réinterprétation du « plan en manivelle », archétype spatial de l’architecture moderne. Ainsi, les trois édifices principaux forment une manivelle générée par la géométrie du canal. Dans cette figure, deux édifices supplémentaires forment des compléments secondaires et moins imposants à cette structure première. Cette disposition instaure une relation indéfectible entre le tout et les parties et, dans le même temps, une indépendance claire de chaque édifice. La réinvention de cette figure typique de l’architecture du mouvement moderne permet ici, au-delà de la condamnation habituelle dont elle fait l’objet, d’envisager une intégration forte au paysage urbain spécifique né avec la première modernité industrielle, notamment par la reconnaissance et l’utilisation de la puissance de l’infrastructure qu’est le canal. Cette disposition permet in fine pour chaque logement de s’installer dans cet environnement marquant de la manière la plus profonde possible.