Emblématique de l’urbanisme de dalle, le quartier de La Défense forme un tout où l’architecture du sol et celle des bâtiments sont indissociables. Le quartier d’affaire est jalonné de situations singulières, au sein desquelles le Cours Michelet s’impose comme un espace public atypique, offrant un rapport au sol et au paysage révélateur d’une situation intermédiaire entre l’Esplanade de La Défense et Puteaux.

Aujourd’hui le Cours Michelet présente de nombreux dysfonctionnements urbains (perte de repère, gestion des eaux pluviales défectueuse, sol et mobiliers vieillissants). L’espace public doit répondre à deux grands enjeux : accompagner les mutations immobilières (construction et réhabilitation) des immeubles attenants, répondre au défi climatique et aux exigences environnementales actuelles (qualités bioclimatique, réduction d’emprunte carbone des aménagements, etc). Le projet vise à assurer les liens du Cours Michelet et ses abords par la création de connecteurs urbains, à réhabiliter le cours au travers d’une amplification importante du végétal, compatible avec un espace sur dalle, et à accompagner l’urbanisation du boulevard circulaire.

Sélectionné par Paris La Défense pour la maîtrise d’œuvre complète des espaces publics, l’agence TVK s’est entourée d’une équipe transversale et complémentaire, répondant aux multiples attentes du projet. TVK poursuit ici la réflexion menée sur l’architecture du sol, les matières et l’appropriation de situations urbaines et infrastructurelles hérités. 

Quatre grandes ambitions conduisent le projet du cours et de ses connecteurs :

• Offrir un lieu unitaire et fédérateur. Afin d’en faire un lieu de destination, l’animation de l’espace public est fondamentale tout autant que sa simplicité et son immédiateté.
• Élaborer un écosystème responsable et actif pour le quartier. Le renforcement de la perméabilité des sols permet d’intensifier et de diversifier la végétation, refuge pour la biodiversité. Nous portons une forte ambition de réduction d’empreinte carbone pour les nouveaux aménagements.
• Accompagner la mutation du circulaire Un boulevard apaisé, planté, praticable par tous, passe particulièrement par l’accueil des modes doux. Il sera aussi valorisé par de nouveaux adressages.
• Rationaliser les moyens de mise en œuvre. Une conception au plus près des contraintes existantes passe notamment par le réemploi des matériaux et l’évolutivité des espaces.

Le quartier Michelet se structure autour de trois grandes figures urbaines : le cours, pièce maîtresse, le boulevard circulaire et les connecteurs. La terminologie du connecteur est issue du plan guide de 2018 réalisé par Richez Associés architectes, elle-même empruntée à l’étude urbaine de 2017 menée par l’agence ANMA. Le connecteur recherche les continuités piétonnes les plus naturelles possibles. Il se définit comme un espace tridimensionnel, de liaisons, installé dans les lieux soumis à trois types de rupture : la rupture architecturale, la rupture infrastructurelle et la rupture topographique. Le connecteur se développe dans la hauteur et les épaisseurs, il est à la fois « relations verticales » et « pavillons programmés ». La typologie du connecteur se décline en se focalisant sur les espaces publics, aux interfaces du quartier Michelet. Cinq connecteurs sont identifiés comme lieux de projet : le connecteur Galilée – Acacia, le connecteur Galilée, le connecteur du Métro, le connecteur de l’Orme, et le connecteur République. Les connecteurs composent avec différents éléments d’architecture, répondant spécifiquement à chaque contexte :
 

• L’escalier / le gradin
• L’escalier planté
• La rampe
• L’édicule
• La toiture                  

Le cours Michelet est un lieu unitaire et pour autant il n’est pas homogène. Le cours et ses abords, du fait de leurs dimensions, répondent à des situations contextuelles très diverses : rapport aux rez-de-chaussée, aux pieds de tour, nature des sols, conditions bioclimatiques, flux plus ou moins intenses, etc. Ces situations appellent des propositions d’aménagement tout aussi riches et diversifiées. Sans pour autant apporter des réponses uniques et singulières à chacune des situations, au risque de produire un espace multiple, « patchwork » et incompréhensible pour le visiteur, le projet identifie quatre séquences : le mail, les jardins, les salons et le parvis bas. Ces typologies spatiales offrent des ambiances et usages possibles complémentaires, tout en assurant une cohésion à l’échelle du quartier Michelet. La distinction des séquences permet d’affirmer des paysages, et mettre en valeur la richesse et la complexité du quartier Michelet. Cependant, il s’agit de trouver la juste mesure afin de proposer un espace unitaire et cohérent, celui du quartier Michelet à son identité propre, tout en affirmant des parties plus autonomes.

Le mail central

Figure forte et représentative (historique) du cours, le mail est la pièce centrale du quartier Michelet. Il répond à la volonté d’un espace cadré, repère, et largement praticable. Le mail structure le cours, il en est la colonne vertébrale. Il se caractérise par le maintien et l’amplification de la strate arborée, dans une composition tramée, longitudinale qui met en valeur la composition urbaine du cours. Les bâtiments cadrent le cours et accompagnent la géométrie longiligne du mail.

Les jardins

Les entrées de quartier répondent à l’esplanade de la Défense au nord et aux abords du circulaire au sud. Dans une sorte d’extension du paysage, elles tissent les liens avec les espaces publics connexes caractérisés par leur forte végétalisation (platanes de l’esplanade, sol naturel et en pleine terre côté Puteaux). Les jardins se déploient aux entrées du cours afin de marquer le passage d’un quartier à un autre, d’identifier le seuil. Les jardins se présentent comme une pièce particulièrement paysagère, au sol perméable (sur dalle). Des îlots végétaux orientent les parcours.

Les salons

De part et d’autre du mail central, les balcons offrent à la fois des vues lointaines vers Puteaux mais également dans le cœur même du quartier Michelet. Les salons répondent à ces situations d’interstice entre bâtiments et de balcons, à la rencontre entre dalle et sol naturel. Ils sont l’occasion d’installer en fond de scène des espaces plus intimistes. Les salons se présentent comme une extension du jardin, de plus petite dimension, davantage traversable et offrant des lieux de pauses.

Le parvis République et le parvis de l’Orme

Les parvis bordent le circulaire et la liaison basse. Forts de leur situation privilégiée en pleine terre, ils ménagent un paysage plus foisonnant et d’envergure métropolitaine, tout en offrant de larges espaces minéraux, propre aux modes actifs. Orientés plein sud, ils offrent des lieux de repos, d’attente et de passage en lien avec les rez-de-chaussée construits. Les parvis et les connecteurs associés sont les portes d’entrées du quartier Michelet depuis Puteaux.